samedi 6 juin 2020






STEUFF XX
carnaval
le Brocéliande, Nantes, février 2020 











Dans le fanzine, ce texte est précédé d'un calque sur lequel des gommettes "confetti" ont été collées aléatoirement. Ainsi, les 30 exemplaires édités lors de la parution sont uniques.











l'homme sauvage
cadre bois verni, plaques de verre, adhésifs, impression sur canson collé sur isorel, crayons aquarellables
26,4*20,4cm
collection particulière

L'homme sauvage est un personnage légendaire européen incarnant le retour du printemps, la nature se vengeant des excès humains à son encontre. Il apparaissait lors du carnaval traditionnellement en février, annonçant le retour du printemps. Il pouvait aussi intervenir dans les charivari, sorte de défilé "monstreux" de personnes d'une communauté déguisées afin de garder l'anonymat et manifestant leur désaccord par rapport à l'attitude de personnes de cette communauté, pouvant aller jusqu'au lynchage. On s'approche ainsi du croquemitaine, du krampus (père fouétard) accompagnant St Nicolas, du boogeyman anglais, schwartze Mann ou Butzemann allemand. Un lien plus ancien est à chercher, selon Anne Lombard-Jourdan, du côté de Cernnunos, dieu cerf des gaulois . Charles Fréger, à travers sa série photographique et livre "Wilder Mann"(édition Thames&Hudson, 2012)  a fait le tour de l'Europe pour témoigner de la survivance du personnage. 






 



de l'homme sauvage à Arlequin
peinture acrylique sur toile 
33*24cm

De lointaines lectures sur l'histoire du carnaval, j'ai retenu que l'homme sauvage serait l'ancêtre d'Arlequin, personnage de la Commedia dell'arte  . Le costume d'Arlequin à base de losanges colorés est une stylisation du costume en feuilles de l'homme sauvage qui ne s'habillait que de ce qu'il trouvait dans la forêt où il vivait, comme Arlequin à l'origine. Tout comme l'homme sauvage, Arlequin peut être imprévisible, fourbe, méchant et violent .








papa asinae, le pape des ânes
peinture acrylique sur canson
30*24cm

Notre Dame de Paris, de Victor Hugo s'ouvre par la description de 2 évènements simultanés, hasard du calendrier, jour de la Saints Innocents (26 décembre)  : la tenue d'un mystère devant une délégation d'ambassadeurs flamands au Palais de justice de Paris et  l'annuelle "fête des fous" qui se tenait traditionnellement ce jour-là. La "fête des fous" était un genre de carnaval des étudiants du clergé qui se lâchaient, singeaient la liturgie jusque dans les églises en entraînant le peuple avec eux . Ils élisaient un " roi" ou "pape" des fous qu'ils montaient parfois sur un âne. Dans le roman, c'est au cours d'un concours de grimace que Quasimodo remporte le titre à l'unanimité.

Dans le carnaval, il est question d'inversion des valeurs pour un jour, c'est ce que représente ce titre honorifique donné à quelqu'un qui ne peut prétendre à rien de ce genre, ce n'est donc pas complètement flatteur bien que symbolisant l'envie du peuple de tout bazarder en particulier les élites en place. L'équivalent existe avec l'élection du "roi du carnaval" qui a dérivé plus tard (au XXème s ?) par l'élection des reines ou majestés montées sur leur char au carnaval, honneur et reconnaissance locales pour les plus belles filles du coin, du moins celles qui se présentent à l'élection et qui feront la bise aux coureurs cyclistes ou qui remettront des coupes aux boulistes lors des fêtes locales de l'année ... A Nantes en plus des majestés, il est toujours question d'un "roi du carnaval" invité par le comité organisateur. En 2018, Grichka Bogdanoff fut ce roi ... son frère également convié, avait été retenu par des démêlés avec la justice.

C'est la tendance Dysneyland : tout personnage légendaire, mythologique un peu sombre, méchant, malfaisant devient inoffensif et sentimental voire niais ... vampires, loupgarou, sorcières, fantômes, ... même les zombies y sont passés (iZombie, Warmbodies, ...). Reste quoi ?







Noëlla est contente
montage numérique, impression sur canson
24*18cm
collection de l'artiste (puisqu'il s'agit de sa mère ...)